Littérature française

Bartabas

Un geste vers le bas

photo libraire

Chronique de Michel Edo

Librairie Lucioles (Vienne)

Un soir de représentation chez Zingaro à Aubervilliers. Plus personne, les chevaux sont pansés. Le feu n'est plus que braises et, assise devant, une femme interpelle Bartabas pour lui dire combien elle a aimé son travail. Ce sera le début d'une amitié profonde entre le cavalier et la plus grande chorégraphe de son temps. Ce récit fait revivre la rencontre entre Pina Bausch et un petit cheval nommé Micha Figa. Deux âmes incandescentes qui s'apprivoisent mutuellement, qui se sont reconnues. Deux être égaux et habités par la grâce. Bartabas raconte les nuits volées à rouler en Anglaise racée, boire du vin et fumer sans cesse, pour finir toujours par rejoindre Micha Figa et laisser le dialogue des regards et des gestes créer la danse qui est leur langage intime. La langue de Bartabas dit l'intensité et le silence de ces nuits. Il esquisse aussi les doutes et les obsessions des créateurs, du peu de temps et d'espace de solitude que leur laissent leur vie. Magnifique.

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