Littérature française

Jean Le Gall

Dernières nouvelles de Rome et de l'existence

ME

✒ Michel Edo

(Librairie Lucioles, Vienne)

Nicola Palumbo est trop beau pour être vrai. Pourtant il a existé, Jean Le Gall l'affirme. Peu importe en vérité : c'est ce qu'en fait l'auteur qui compte, en le passant à la moulinette de la fiction. Donc ce Nicola Palumbo, qui était dans les starting-blocks pour accéder au pouvoir, démissionne, à peine élu à la tête d'une mouvance du parti communiste, en 1969, dégoûté par la fanatique idôlatrie de ses électeurs. Quelle droiture d'esprit ! Descendu du piédestal où il avait été inconfortablement placé, il devient vendeur de fauteuils dans le temple du mou confortable, bien décidé à observer ses congénères pour en tirer une théorie de l'Homme – occidental – consommateur. Victime du regard suspicieux de tous, agent perturbateur pour les uns, traître à la cause pour les autres : avec Nicola Palumbo, Jean Le Gall croque un personnage entre M. Hulot et Bartleby, lucide et libéré de l'hypocrisie sociale qui contemple avec une pointe d'amusement désabusé son monde au bord de la bascule.

Les autres chroniques du libraire