Bande dessinée

Joann Sfar

La Chanson de Renart

photo libraire

Chronique de François-Jean Goudeau

Etablissement Scolaire ESTHUA - Université d'Angers (Angers)

« Renart enjôle, Renart cajole, Renart n’est pas un modèle à suivre. Personne, fût-il son ami, ne le quitte indemne. » À la lecture de l’avertissement du conteur originel du Roman de Renart, on ne peut s’empêcher de penser qu’il était évident (et heureux) que Joann Sfar revisite cette parodie du monde féodal. Lequel y puise faunes et farces célèbres mais surtout y injecte tout son univers rabelaisien avec une faconde, une gourmandise jubilatoires, rappelant les ellipses irrévérencieuses et amoureuses du Minuscule Mousquetaire. Toujours sans se soucier du qu’en-dira-t-on, l’auteur du Chat du rabbin convie à sa moquerie courtoise Marie de France, Merlin, Le Diable, La Mort : autant d’héritages médiévaux au service d’une fable où la dialectique, la bagarre, la ripaille, les codes du jeu de rôle et la confusion des sentiments font bon ménage. Ajoutez-y les couleurs fauves (forcément) de la toujours excellente Brigitte Findakly et vous obtenez un Seigneur des entourloupes absolument délicieux !

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