Bande dessinée

François Rivière

Edgar P. Jacobs

photo libraire

Chronique de François-Jean Goudeau

Etablissement Scolaire ESTHUA - Université d'Angers (Angers)

Ce n’est pas la première biographie en bande dessinée de Jacobs, créateur de la série Blake et Mortimer. Avant celle-ci, Rodolphe et Alloing contèrent chez Delcourt les épisodes les plus notables de son existence loyale et laborieuse, notamment ce soir de 1944 qu'il passa chez Hergé, accusé de collaboration, pour le défendre d’un possible lynchage. L’intérêt de cet Edgar P. Jacobs, Le Rêveur d’apocalypses, signé François Rivière et Benoît Mouchart, est de s’emparer de sa nature inquiète qui traduit les espoirs mais surtout les angoisses relatives aux progrès technologiques nés de la Seconde Guerre mondiale. Il dit aussi la mélancolie profonde d’un artiste frustré – le baryton d’opéra sans gloire, comme l’assistant exploité par Hergé – et la nostalgie d’un premier amour qu’il n’arrivera jamais à oublier. Ce premier amour se nommait Ninie et mériterait, lui aussi, un livre dédié, tant son ombre semble régner sur l’œuvre d’Edgard. (Il existe un magnifique portrait de celle-ci, signé Jacques Van Melkebeke, scénariste et ami de Jacobs, largement mis en lumière ici.)

illustration

Les autres chroniques du libraire