Littérature française

Arnaud Cathrine

J’entends des regards que vous croyez muets

Chronique de Jérémie Banel

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C’est une occupation à laquelle tout le monde s’est, un jour ou l’autre, adonnée : à partir d’une scène du quotidien saisie à la terrasse d’un café, sur la plage ou ailleurs, imaginer la vie de ceux que l’on observe. Arnaud Cathrine possède lui le talent de coucher ces instants sur le papier et de donner chair à ces moments de vie. En soixante-cinq capsules de quelques pages, il peint une succession de portraits et de situations qui sont les fruits de son imagination, volés au quotidien de ses personnages qu’il fait apparaître sous les yeux du lecteur. Mais au fil des pages, c’est l’auteur lui-même qui finit par transparaître peu à peu : remarques personnelles, thèmes de prédilection, souvenirs à peine voilés composent également un autoportrait sensible et pudique de l’auteur qui nous parle de lui au moins autant qu’il parle des autres. Et par un jeu de miroir, de nous-mêmes.

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