Jeunesse

Paul Martin

Violette Hurlevent et le Jardin sauvage

illustration

Chronique de Isabelle Réty

Librairie Gwalarn (Lannion)

C’est à un bien curieux voyage au pays de l’imaginaire que nous convient Paul Martin et Jean-Baptiste Bourgois, en compagnie de Violette Hurlevent. Textes et illustrations, savamment entremêlés, nous plongent au cœur d’un jardin fantastique dans lequel Violette va vivre d’incroyables aventures.

PAGE — Violette Hurlevent a 9 ans, elle vient d’emménager avec sa mère et son petit frère dans une nouvelle maison. Pouvez-vous nous la présenter ?
Paul Martin et Jean-Baptiste Bourgois — Violette, au début du roman, sort d'une série d'événements difficiles. On comprend qu'elle, sa mère et son frère ont fui son père, homme violent et toxique. Ils viennent d'arriver dans leur nouveau logis, la maison où a grandi son grand-père, un lieu abandonné depuis des décennies. Violette a du mal à vivre tous ces changements et craint le retour de son père. Elle est courageuse, volontaire, a appris à faire face à des situations tendues et à composer avec la violence et la peur. Elle saura puiser en elle les ressources nécessaires pour affronter les dangers du « Jardin Sauvage ».

P. — Comment sont nés Violette et l’univers fantastique et féerique dans lequel il lui arrive toutes ses aventures plus extraordinaires les unes que les autres ?
P. M. — C'est avant tout un univers imaginé par Jean-Baptiste. À partir de ses notes abondantes et de ses dessins décrivant ce monde et ses habitants, nous avons bâti ensemble un univers et les grandes directions de l'intrigue, ainsi que plusieurs scènes clés. J'ai ensuite « digéré » ce matériau pour écrire le récit, que j'ai nourri de mes propres souvenirs et réflexions sur l'enfance.
J.-B. B. — Je me suis énormément inspiré de mes jeux d’enfance, avec mon frère et ma sœur. Mes grands-parents vivaient à la campagne et nous avons beaucoup joué dans les champs et le petit bois qu’il y avait derrière chez eux. J’y ai aussi glissé mon intérêt pour les animaux et insectes en tout genre, comme les fourmis.

P. — Peut-on parler de roman illustré tant les illustrations font partie intégrante du récit ?
P. M. — Comme expliqué dans la question précédente, les illustrations sont, dans bien des cas, antérieures au texte. C'est autant un roman illustré qu'un univers visuel raconté !
J.-B. B. — C’était dès le départ l’objectif : que Paul et moi travaillions ensemble, que nous construisions véritablement un livre à deux, du début à la fin.

P. — Comment avez-vous travaillé ensemble ?
P. M. — À partir des dessins et des idées de Jean-Baptiste, nous avons réfléchi à la structure du récit qui devait être une série. L'éditeur nous a convaincus de faire une histoire en un seul volume. Après cette première phase de création assez intense, j'ai rédigé une bible compilant toutes nos idées. C'est dans ce document que j'ai ensuite puisé les personnages, lieux et péripéties de mon récit, comme dans un coffre à jouets plein de figurines et d'éléments de décor. Pendant la phase d'écriture, j'ai mené à bien la création du récit, tout en consultant régulièrement Jean-Baptiste. Une fois le récit terminé, Jean-Baptiste a retravaillé ses croquis et réalisé les illustrations définitives.
J.-B. B. — J’avais fait un travail de préparation avec des dialogues et des croquis, parfois des descriptions dans un petit carnet que j’ai transmis à Paul. Puis Paul m’a transmis son texte et j’ai créé les illustrations page après page dans des carnets (5 x 96 pages). Mais tout ce travail se faisait au fur et à mesure, nous discutions constamment sur les choix d’illustration et de texte.

P. — Aurons-nous le plaisir de retrouver Violette dans de nouvelles aventures ?
P. M. et J.-B. B. — Nous avons accumulé assez d'idées et de dessins pour alimenter encore plusieurs livres ! Il y a d'ailleurs plusieurs questions qui restent sans réponse à la fin de cette aventure. Reste à trouver un récit aussi fort. Nous aurions beaucoup de plaisir à retrouver cette héroïne et à développer l'univers du « Jardin Sauvage ».
 

À propos du livre

Violette a 9 ans et vient d’emménager avec son petit frère et sa mère dans une vieille maison de famille inhabitée depuis longtemps, pour échapper à un père violent. C’est pour fuir à nouveau ce père que Violette pénètre un jour dans le jardin sauvage de la propriété. Elle y découvre un monde fantastique où les loups parlent, les pierres s’animent et peuvent devenir franchement hostiles. Dans ce jardin que Violette ne voyait pas aussi immense, la notion de temps est différente et la petite fille va vite découvrir qu’elle y était attendue comme une sauveuse. N’écoutant que son courage, juchée sur Pavel son chien fidèle devenu destrier, elle part à la recherche des reliques qui lui permettront non seulement de sauver le jardin mais de prendre l’assurance nécessaire à sa survie dans la réalité.

 

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