Littérature française

Guillaume Le Touze

La Mort du taxidermiste

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Chronique de Manuel Hirbec

Librairie La Buissonnière (Yvetot)

Sous un titre aussi beau qu’énigmatique, Guillaume Le Touze offre un élégant et passionnant roman sur l’identité, la filiation, les sentiments et les liens familiaux.

En choisissant un taxidermiste comme personnage central de son roman, Guillaume Le Touze a dû ressentir la belle proximité qu’il existe entre cet étrange métier et le travail de romancier qui est le sien. Disséquer sans écorcher, glisser délicatement la main sous la peau et ressentir ce qui se cache sous les épidermes, observer longtemps les gestes et les attitudes pour être au plus près de la vérité des personnages, avant de minutieusement leur donner vie et de les placer dans les lieux qui les révéleront le mieux. Bernard est taxidermiste. Subitement gravement malade, ses jours sont comptés. À ses côtés, Louise, son épouse, dont la lignée familiale est corse, et leurs deux enfants, Marianne et Antoine, quarantenaires que beaucoup oppose, à commencer par les sentiments qu’ils éprouvent envers leur père, façonnés de dits et non-dits, de complicité ou de colère, d’incompréhensions mutuelles. Retournée en Corse, sur la terre de ses ancêtres désertée par ses parents, Marianne cherche à renouer le fil familial, à ressentir ce qui a pu se distendre au cours des années. C’est avec beaucoup de tact que Guillaume Le Touze explore les sentiments de chacun, révèle l’histoire inattendue de Bernard, soulevant les questions de l’identité, de la filiation et des relations familiales.