Littérature étrangère

Angelika Klussendorf

Le 34 septembre

Chronique de Audrey Dubreuil

Librairie Ellipses (Toulouse)

Ce court roman s'ouvre sur un assassinat : un coup de hache en pleine tête donné par Hilde à son mari Walter, histoire d'abréger ses souffrances (il était mourant) et les siennes (il était devenu trop gentil après avoir été si longtemps invivable). Dans ce petit village de l'Allemagne réunifiée, l'affaire fait grand bruit. L'auteure donne ainsi la parole aux vivants et aux morts. Walter devient le personnage principal de cette histoire et nous raconte la vie de ceux qu'il a connus, modestes villageois aux vies grises, banales, bancales, drolatiques et désespérées. S'élèvent alors successivement les voix de personnages étonnants : la Grosse Hubert, le Bipolaire, la Fille en patins à roulettes ou le Joueur de tambour. Angelika Klüssendorf nous offre un roman choral au ton résolument décalé qui donne envie de rire, de pleurer et fait indubitablement penser à un délectable conte cruel. Un plaisir coupable et dérangeant à découvrir absolument !

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