Chronique De terre et de mer de Sophie Van der Linden

- Sophie Van der Linden
- Buchet Chastel
- 25/08/2016
- 160 p., 14 €
25 libraire(s)
- Décédée Betty Trouillet
- Emmanuelle George de Gwalarn (Lannion)
- Coline Hugel
- Nathalie Claudel de La Compagnie des livres (Vernon)
- Jean-François Delapré de Saint-Christophe (Lesneven)
- Christine Jankowski de Tome 19 (Revel)
- Marie Michaud de Gibert Joseph (Poitiers)
- Isabelle Aurousseau-Couriol de de Paris (Saint-Étienne)
- Gaëlle Maindron de Livres in room (Saint-Pol-de-Léon)
- Véronique Marchand de Le Failler (Rennes)
- Delphine Bouillo de M'Lire (Laval)
- Frédérique Franco de Le Goût des mots (Mortagne-au-Perche)
- Nadia Sendin de Biblio.gironde (St Medard en Jalles)
- Anne-Claire Demy de Arcadie (Luçon)
- Aurélie Janssens de Page et Plume (Limoges)
- Claude Charpentier de Lectures vagabondes (Liffré)
- Jean-Baptiste Hamelin de Le Carnet à spirales (Charlieu)
- Brigitte Robineau de Les Mille et une pages (Mésanger)
- Catherine Béchet de Spicilège (Lagny-sur-Marne)
- Sarah Gastel de Terre des livres (Lyon)
- Céline Vignon de Mots et images (Guingamp)
- Christophe Aimé de M'Lire Anjou (Château-Gontier)
- Magali Mohamed de Le Pain des rêves (Saint-Brieuc)
- Camille Clerc de du Cours (Lyon)
- Sonja Laubscher de Collège Pierre Brossolette (La Chapelle-Saint-Luc)
Véronique Marchand Librairie Le Failler (Rennes)
« C’était, et je voudrais ne pas m’en souvenir, c’était au déclin de la beauté. » Ce vers tristement prophétique de Guillaume Apollinaire ne pouvait mieux convenir pour clore le plus abouti des romans de Sophie Van der Linden.
Youna ne répondant plus à ses tendres lettres que par de brèves missives distantes et laconiques, Henri, qui vient de terminer son service militaire, quitte Paris afin de se rendre sur la petite île de B., où la jeune femme s'est retirée. Comme le redoutait Henri, les retrouvailles sont embarrassées, grandement compliquées par Youna qui, farouchement attachée à sa liberté, craint de la perdre en acceptant l'amour d'Henri. Le cœur lourd, celui-ci choisit de respecter la décision de la jeune femme et de reprendre le bateau le lendemain matin. Le jeune homme ne passera que vingt-quatre heures sur l'île, un temps assez long pour se révéler d'un extraordinaire enrichissement. Durant cette nuit de chagrin, de colère et d'abandon il fera de singulières rencontres – un musicien solitaire, un marin déserteur, un pêcheur généreux. La découverte de paysages envoûtants, de lumières et de couleurs inconnues, d'odeurs prégnantes et de saveurs nouvelles exacerberont ses sens artistiques et le transporteront. Autant de révélations sur l'évolution de sa peinture au sujet de laquelle il s'interroge tant, et de la gravure à laquelle il est en train de s'initier. Il comprend alors que le motif de la gravure n'existe que « par le vide que je dois désormais traiter comme une figure ». Il en va ainsi de cette histoire qui n'existe que par ce qui n'est pas écrit, mais esquissée avec une grande maîtrise par Sophie Van der Linden. Les lieux et l'époque se dévoilent progressivement par l'art consommé de l'auteur pour les détails. Comme autant de touches de couleurs, ils composent ce roman impressionniste qui invite tous les arts dans un immense élan d'espoirs humanistes. Suffiront-ils à éloigner la barbarie d'Henri et de ses contemporains ? Un magnifique texte bref et intense, sublime et tragique.