Rien n’est simple en amour. Surtout lorsqu’il se manifeste au moment le plus inattendu et qu’il devient une évidence à laquelle rien, dans le cours tout tracé d’une vie qui semblait vouée à un amour immuable, ne préparait. Et nous voilà tels des débutants face à ce sentiment pourtant connu, seuls et démunis face à des émois, des ravissements, des doutes et des tourments que l’on pensait endormis. C’est ce que Anna Lore découvre à 43 ans. Cette encore jeune femme est une femme comblée. Une vie de « magazine » qui fait l’admiration, et sans doute l’envie, de son entourage : un compagnon aimant, attentionné et amant attentif, Guillaume, auprès de qui elle mène une existence sans nuages depuis vingt ans, un train de vie qui, sans être luxueux, est confortable, un métier passionnant… Mais Anna Lore tombe passionnément amoureuse de Thomas, un quinquagénaire divorcé convaincu que Cupidon l’a depuis longtemps abandonné. Soudain les univers basculent, les socles se lézardent, les vieux démons se réveillent. Anna Lore voudrait ne pas avoir à faire de choix, écartelée entre ses deux amours, ne désirant ni blesser ni trahir ni souffrir, elle rêve d’une vie à la « Jules et Jim ». Alors, pour retarder le moment fatal – car il faudra bien un jour prendre une décision –, elle ruse avec elle-même, tergiverse, trouve toutes les astuces pour tenter de tromper son cœur ou lui faire entendre raison, allant jusqu’à convoquer les fantômes de son passé. Une convocation qui n’est pas sans danger… Anne Serre, telle une archéologue des sentiments, relate la naissance de cette passion avec beaucoup de finesse, de subtilité et de psychologie. Elle raconte une histoire universelle et intemporelle qui, de façon très troublante, fera écho chez nombre de lecteurs. Rien n’est simple en amour, les poètes le disent depuis toujours, nos cœurs le constatent souvent, Anne Serre l’exprime avec brio et délicatesse.