Jeunesse

J.R.R. Tolkien

Les Lettres du Père Noël

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Chronique de Juliet Romeo

Librairie La Madeleine (Lyon)

Les éditions Christian Bourgois nous proposent pour Noël l’édition centenaire de l’ouvrage de J. R. R. Tolkien, Les Lettres du Père Noël, incluant des reproductions inédites. Un album magnifique et idéal pour préparer les fêtes de fin d’année et insuffler un peu de la magie de Noël dans les chaumières.

À l’heure du succès de la série Les Anneaux de pouvoir, beaucoup de lectrices et lecteurs cherchent à (re)découvrir l’œuvre de J. R. R. Tolkien. En piochant dans les différentes sorties ou ressorties du catalogue des éditions Christian Bourgois, il est possible d’étancher sa soif de lecture. Que ce soit en se (re)plongeant dans Le Seigneur des anneaux, en cherchant des indices dans le Silmarillion qui raconte le premier âge de la Terre du milieu ou encore dans Les Contes et légendes inachevés qui compile des récits courant sur les trois âges de l’univers, laissé en suspens par la mort de l’auteur et retravaillé par son fils Christopher. Pour les plus assidus, se plonger dans Les Étymologies, évoquant le travail de linguistique de Tolkien ou encore dans Du conte de fées, l’essai de l’auteur sur les origines et l’utilité des contes de fées, offre d’autres axes de réflexion sur l’œuvre. Mais tout ceci ne saurait nous faire oublier le point de départ de la création de cet univers : raconter des histoires aux enfants. En effet, Le Hobbit n’est rien d’autre que la version écrite de l’histoire que Tolkien racontait à ses enfants, le soir, dès la fin des années 1920. Et avant ce premier récit de l’univers de la Terre du milieu, il y a eu Les Lettres du Père Noël. De 1920 à 1943, le Père Noël a adressé chaque année une lettre aux enfants de Tolkien, d’abord à John, qui avait 3 ans à l’arrivée de la première lettre, puis à ses quatre enfants, pour enfin ne s’adresser qu’à Priscilla, qui avait 14 ans à l’arrivée de la dernière lettre. Plus qu’une lettre annuelle, Tolkien a inventé un univers au Père Noël, notamment en imaginant le personnage de l’Ours polaire et de ses neveux, Paksu et Valkotukka ou encore Ilbereth, le secrétaire du Père Noël. Bien sûr, le perfectionnisme de l’auteur était déjà à l’œuvre, ne laissant rien au hasard en imaginant une écriture différente pour chaque personnage, des dessins pour expliquer certaines histoires ou encore un timbre spécifique. C’est avec émotion que nous pouvons lire, à travers les reproductions intégrées dans l’album, l’écriture tremblotante du Père Noël, signe de fatigue et de vieillesse, mais aussi les fautes d’orthographe de l’ours polaire ou encore l’écriture stricte du secrétaire. De quoi faire vivre l’esprit de Noël dans les yeux illuminés des petits comme des grands !

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