Jeunesse

Amel Khaldi-Bonnaud

Boucle d'Or au musée

illustration

Chronique de Mélanie Mignot

Librairie Le Grand Cercle (Éragny-sur-Oise)

Il était une fois des contes pour enfants, classiques, entendus et connus de tous. Un jour, certains auteurs en eurent assez de lire et relire toujours les mêmes textes et décidèrent de les raconter autrement. Cela s’appelle les contes détournés, toujours marqués d’humour et de graphismes originaux, ils sont essentiels au renouvellement de la littérature de jeunesse. Il y a deux façons de détourner un conte. Soit par sa forme, soit par son contenu. Il était 3 fois : Boucle d’or et les trois ours, ce sont trois histoires, trois âges. On peut y découvrir un chien prenant la place de la petite fille, des ours devenus humains et adoptant finalement le chien malgré toutes ses bêtises. Mais l’on peut aussi y trouver une fillette vétérinaire qui soigne la famille ours plutôt que d’en être effrayée. Détourner un conte par la forme est une excellente idée qui est venue à Loïc Gaume, auteur de Contes au carré (Thierry Magnier, 88 p., 15,50 €). L’essentiel de l’histoire est révélé en quatre vignettes sous-titrées, et chaque partie est représentée par un pictogramme tel que la pomme pour Blanche-Neige, ou encore une clé pour Barbe Bleue. Amel Khaldi-Bonnaud nous propose également un formidable travail de recherche autour de Boucle d’or et de célèbres œuvres d’art. Boucle d’or est la « Vénus » de Botticelli. La chaise de papa Ours est devenue « La chaise et la pipe » de Van Gogh, et l’effroi de Boucle d’or est illustré par « Le Cri » d’Edvard Munch. Pouvoir lire autrement les contes de notre enfance grâce à ces auteurs et artistes, c’est magique. L’automne promet d’être féerique.

Les autres chroniques du libraire