Littérature française

Raphaël Jerusalmy

La Confrérie des chasseurs de livres

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photo libraire

Chronique de Aurélie Paschal

Pigiste ()

Dans La Confrérie des chasseurs de livres, Raphaël Jerusalmy nous invite à découvrir le poète François Villon transformé par sa plume en un personnage de roman. Au travers de faits historiques réels et de références biographiques, Jerusalmy écrit un superbe roman d’aventures. Prenez la route avec lui !

De la vie de François Villon, nous savons qu’il fut emprisonné, gracié pour on ne sait quelles raisons et enfin qu’il quitta Paris. À ce moment de sa vie, nous perdons sa trace. Raphaël Jerusalmy s’engouffre dans ce blanc de la vie du poète pour écrire La Confrérie des chasseurs de livres. Il s’amuse avec cet homme illustre et utilise sa qualité de brigand. C’est en effet cette partie-là de son caractère qu’il retiendra. Au xve siècle, c’est l’Inquisition. Le roi doit partager son pouvoir avec l’Église. Villon est emprisonné et reçoit la visite de l’évêque de Paris qui lui propose une alliance avec le roi contre sa liberté. Le roi a besoin d’un homme cultivé et lettré qui ne soit pas trop regardant avec la loi. François Villon est l’homme de la situation. La Confrérie des chasseurs de livres est un véritable roman d’aventures digne de ceux d’Alexandre Dumas. Un roman à ne pas rater. Ne soyez pas effrayés par le nom de François Villon et laissez-vous entraîner par la plume de Raphaël Jerusalmy !

 

Page — Nous vous avons découvert avec Sauver Mozart (Actes Sud, 2012), premier roman très remarqué lors de sa sortie, où l’on nouait connaissance avec le personnage d’Otto Steiner, autrichien et juif, mélomane, tuberculeux et vaguement dépressif. La Confrérie des chasseurs de livres met en scène François Villon. De sa vie, on sait qu’il fut emprisonné, gracié, puis sommé de quitter Paris. Ensuite, on perd sa trace. Vous vous engouffrez dans cette brèche biographique pour élaborer la trame de votre roman. Pourquoi avoir choisi François Villon comme personnage principal ?
Raphaël Jerusalmy — Je crois que c’est François Villon qui m’a choisi ! Je suis tombé sur cet épisode de sa vie par hasard et je m’y suis engouffré, comme vous le dites très justement. Nous avons tous ici de bons souvenirs de l’école – je le dis avec ironie – et notamment de la poésie de Villon… La vérité c’est qu’on ne se souvient pas vraiment de ce qu’il fut, ni de ce qu’il a écrit. Alors j’ai eu envie de relire certains de ses poèmes et de me replonger dans ce qu’on connaît de sa vie. Je suis tombé sur une édition du Testament de 1949 qui m’a spontanément tapé dans l’œil car elle était préfacée par Tristan Tzara. Les mots de Tzara offrent des perspectives radicalement différentes de celles qui nous sont dispensées sur les bancs de l’école par les professeurs. Un Dada parle de Villon ; pensez donc ! Je me suis emparé de François Villon par le biais de Tzara, en partie du moins. Mais aussi parce que sa poésie est prodigieuse. Villon est un formidable poète, il est aussi un voyou, un gredin, un personnage éminemment complexe, tout en contrastes et en contradictions. Vous avez rappelé qu’il avait été condamné à mort – événement qui renvoie directement à la fameuse « Ballade des pendus » –, puis gracié par édit royal et banni de la capitale. Qu’advient-il ensuite de lui ? On l’ignore à peu près totalement. La préface de Tzara en forme de biographie fragmentaire se clôt d’ailleurs ainsi : « Nul ne sait ce qu’il advint de lui par la suite. » Comment résister à pareille invite ? Impossible ! D’autant que la complexité du personnage, sa vie même, si tumultueuse en font un prodigieux sujet romanesque. À l’époque, il n’a que 32 ans, il a encore toute la seconde partie de son existence à mener. […]

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