Littérature française

Eric Metzger

Les Écailles de l’amer Léthé

Chronique de Nicolas Mouton

Librairie Le Presse papier (Argenteuil)

Les Écailles de l’amer Léthé, cinquième roman d’Éric Metzger, se signale en premier lieu par son titre tarabiscoté qui semble annoncer un texte où le mythe entre en jeu. Ou du moins la métaphore de l’oubli, la maternelle amertume et un poisson nommé Cookie, son alter-ego, paraphant la couverture du livre. Le récit se distribue en trois actes. Pourtant cette aventure est la moins austère qui soit : le livre est réjouissant, drôle, émouvant souvent et d’une perpétuelle invention formelle qui ne devrait pas déplaire aux amateurs de Raymond Queneau ou de Boris Vian. L’humour est une vertu très sensée. Un narrateur, pris dans une solitude où s’exprime le refus d’un monde soumis à « la propagande du fou ou du raisonnable », rencontre un poisson épris de littérature : un combattant. Lectures à voix haute, psy et dérobades sociales ne sont qu’une même affirmation. La réalité est dans la bibliothèque, Mnémosyne, source de mémoire. La vie, ailleurs.

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