Littérature française

Jérôme Garcin

Mes Fragiles

Chronique de Nicolas Mouton

Librairie Le Presse papier (Argenteuil)

La précaution et le retrait en soi président à l’ouverture de ce livre exceptionnel. Le lecteur, instruit par La Chute de cheval et Olivier, sait qu’il va approcher une âme noble et blessée, tenue fermement en selle par le grand style, celui d’une peine sans impudeur. Jérôme Garcin met en mots la mort, à six mois de distance, de sa mère et de Laurent, son frère cadet, dans un Paris dont le confinement a des lenteurs d’agonie. Nous rencontrons une femme lumineuse, gardant jusqu’au bout de son âge une foi confiante et le cœur fidèle. La force fragile de ce frère atteint d’une maladie génétique identifiée en 1991, peintre des soleils, nous serre le cœur à mesure que s’étend sa nuit. Aussi poignant que soit ce récit, nous en sortons en rendant grâce à ces esprits familiers semblant nous seconder. « Laurent s’est éteint, glissant sur l’eau de l’aube » : il trouve sa place dans nos livres choisis. Le dernier mot du texte est « aimé » et il le justifie.

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