Littérature française

François Sureau

Les Enfants perdus

✒ Nicolas Mouton

(Librairie Le Presse papier, Argenteuil)

Le cadavre d’un cuirassier isolé, une jeune femme étranglée, travestie en carmélite, des églises qui mystérieusement brûlent… Nous sommes en 1870 dans la Meuse, non loin de Sedan, dans une atmosphère de débâcle et de soldats désœuvrés évoquant le début de La Semaine sainte d’Aragon. Thomas More, commissaire spécial de la Sûreté, est chargé de démêler faux-semblants et vérité cachée. Flanqué d’une manière de Watson nommé Seligmann, François Sureau inaugure une série de romans se jouant du temps dont Les Enfants perdus est le premier galop. Rien n’est plus vif ni plaisant que ces pages pleines d’esprit qui séduiront autant les amateurs de mystères que les érudits : on y croise  Braunstein et Gribelius, sortes de Laurel et Hardy, Cendrars, Rimbaud, le Malraux de La Tête d’obsidienne ou Les Trois Mousquetaires ! Le caractère irréel du récit, dans ses habits de raison, est aussi une réflexion sur le mal et la chronologie. Vite, la suite !

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