Chronique Donnez-moi le temps de André Hardellet

- André Hardellet
- Coll. «Coll. « L’Imaginaire »»
- Gallimard
- 19/04/2013
- 166 p., 9.50 €
2 libraire(s)
- Jean-Pierre Agasse de Actes Sud (Arles)
- Sandrine Maliver-Perrin
Olivier Renault Librairie L’Arbre à Lettres (Paris 14e)
Deux livres en un, double joie. L’auteur du formidable Lourdes, lentes, poète et infatigable flâneur des deux rives et des bois réclame du temps : celui des méandres et des chemins de traverse, celui qu’il faut pour convoquer la mémoire, volontaire ou non. Souvenirs d’enfance à Vincennes, réactivation des émotions ; le temps est doublement perdu : passé et dépensé pour rien, ce « luxe suprême ». Proust est de la partie dans cette réflexion sur le temps et la mémoire. Nerval, promeneur à l’imagination fertile, nous accompagne, ainsi que Rimbaud, Breton et René Fallet, à qui il fait découvrir les folles soirées du Bal Nègre de la rue Blomet. Car la musique est présente, surtout le jazz, celui de la Nouvelle-Orléans. Le swing d’Hardellet se compose en marchant : c’est là qu’il sent, voit et recompose ce qu’il voit, c’est là qu’il imagine. Intense activité. Rentré chez lui, il n’a plus qu’à transcrire – pour mieux nous l’offrir, telles ces « joies qui fendent nos jours ternes comme une Victoire de Samothrace ». Par