Littérature française

Héléna Marienské

Presque toutes les femmes

photo libraire

Chronique de Lyonel Sasso

Librairie Dialogues (Morlaix)

Parfois, Héléna Marienské s’essaie à parler d’elle avec méthode. Mais Presque toutes les femmes demeure au fil des pages un puzzle nerveux, dont les pièces manquantes – celle de la mémoire perdue – ou à redécouvrir, permettent à son auteure de confronter un certain réel à différents masques. Le style est éclaté mais c’est voulu. Ce livre est une recherche de soi, fragile, entre grandes victoires et terribles détresses. La mémoire est crue ou ordinaire. Les anecdotes et personnages défilent avec voracité, le débit est vif. Héléna Marienské travaille, durant différents chapitres, à définir un positionnement. Dans un effort vain ou héroïque, l’autrice provoque le lectorat. Son coup de griffe sur les communautés LGBT lui offrira certainement quelques controverses. L’identité bisexuelle est, pour Marienské, un territoire de conflits et d’incompréhensions. Presque toutes les femmes est donc ce récit du devenir toujours incertain, de la mise à l’écart. À travers ces pages émouvantes ou agaçantes, Marienské ne choisit pas, elle impose.

illustration

Les autres chroniques du libraire