Littérature étrangère

Salman Rushdie

Langages de vérité

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Chronique de Lyonel Sasso

Librairie Dialogues (Morlaix)

À la lecture de ces articles et essais, on saisit l’immense perte qu’aurait été la disparition de Salman Rushdie. Rushdie est un patrimoine. Un patrimoine puissant et incroyable. L’auteur revient, dans de splendides pages, sur son adhérence au merveilleux chez Andersen. L’enfant de Bombay restera profondément marqué par le conte de ces nuits noires et glacées. Un lien presque surnaturel va le lier au conteur danois. Rushdie aime la métamorphose du style, des envies. Il peut ainsi parler de l’aridité de Samuel Beckett et disserter longuement sur la fantaisie d’un Gabriel Garcia Marquez. Hasard et destiné du verbe, de la création, Rushdie parle de tout cela avec une humilité confondante. Langages de vérité s’avère être une boîte de Pandore où l’on suit les passions et timidités d’un intellectuel qui ne cessera de se confronter au principe de réalité avec un imaginaire rare. On le découvre très proche de Philip Roth sur la question du désir. On demeure moins étonné devant son amour du picaresque chez Cervantes ou face à sa pudeur lorsqu’il évoque le génie de William Shakespeare. On ne saurait donc trop conseiller le bienfait de ces considérations.

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