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Essais

Pascal Bruckner

Le Sacre des pantoufles

photo libraire

Chronique de Lyonel Sasso

Librairie Dialogues (Morlaix)

On pourrait penser du nouveau livre de Pascal Bruckner, Le Sacre des pantoufles, qu’il est le double astral du Chez soi de Mona Chollet (Zones et La Découverte). Mais ce parallèle provocateur aurait tendance à retirer toute la pensée paradoxale qui traverse cet essai. Car Pascal Bruckner insiste sur le point de tension qui innerve toute notre société contemporaine. À savoir une tendance structurelle à la globalisation face à un repli sur ses propres terres et racines, toujours plus radical. Pascal Bruckner parle même de réclusion volontaire, nous présentant un être essentiellement figé dans ses zones de confort, ignorant tout de l’aventure hasardeuse, de la prise de risque. De la vie, en somme. À l’heure où le principe de réalité se veut lourd et terrifiant, l’humain tend à se dissoudre dans une fuite obsédante qui le fait tourner en rond, sagement, chez lui. Pascal Bruckner traque dans cette mentalité du renoncement, une mélancolie particulièrement dangereuse. En s’appuyant sur des exemples littéraires et philosophiques, il provoque et stimule, incitant un large public à sortir de ces sentiers battus.

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