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Essais

Claude Arnaud

Picasso tout contre Cocteau

photo libraire

Chronique de Lyonel Sasso

Librairie Dialogues (Morlaix)

Claude Arnaud n’a pas froid aux yeux. Il se permet ‒ avec une grande finesse d’analyse ‒ de scruter la relation insaisissable de deux grands caméléons. (Rien d’étonnant pour cet auteur qui débuta sa vie, sur la scène littéraire, avec un roman intitulé Le Caméléon.) Alors qui sont ces deux bestioles ? Il s’agit de Jean Cocteau et de Pablo Picasso. Ces deux créateurs ont souvent suscité, chez leurs admirateurs et admiratrices, autant d’amour que de haine. Cette ambivalence primordiale est le noyau du récit. Cocteau, diplomate passif, attend ou plutôt se languit des retours de Picasso. Le peintre catalan, lui, ne rechigne pas à faire exploser sa force inouïe jusqu’à blesser ‒ avec sadisme ‒ le narcissisme exacerbé de Cocteau. Cette rivalité vénéneuse constituera la force vitale de leur création. On n’est jamais loin de la trahison totale et pourtant l’amitié perdure. Claude Arnaud le montre bien, ces deux joueurs nés auront passé leur temps à fuir toute réelle intimité. On pourrait appeler cela « l’Insoutenable légèreté de l’être ».

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