Littérature française

Aurélien Bellanger

Le Musée de la jeunesse

photo libraire

Chronique de Lyonel Sasso

Librairie Dialogues (Morlaix)

On pourrait dire d’Aurélien Bellanger qu’il est un « homme du milieu ». Au milieu de sa vie (l’auteur à la quarantaine passée), au milieu de l’échelle sociale. Aurélien Bellanger entre dans le Louvre comme le gisant épileptique de la classe moyenne. On a bien dit épileptique car, chez lui, mille idées et sensations fusionnent à la seconde. Ce personnage hirsute et intenable choisit comme objet d’étude le peintre le moins rock’n’roll du musée, Nicolas Poussin. On se met alors à craindre un réquisitoire contre le classicisme mais Aurélien Bellanger transforme son récit en plaidoyer balzacien. Il revient, avec vivacité et drôlerie, sur son enfance ou ses premiers temps de jeune provincial affrontant la capitale. Il malaxe ses chapitres en philosophe et en « faune de la nuit ». À travers le choix de Nicolas Poussin, il y a donc une recherche de la candeur et du bonheur de créer. Il invite à revenir aux premiers temps du ludique de l’enfance : bricoler, inventer les règles, casser et reconstruire. Aurélien Bellanger signe un merveilleux roman d’apprentissage.

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