Littérature étrangère

Alexi Zentner

Les Bois de Sawgamet

photo libraire

Chronique de Géraldine Huchet

Pigiste ()

Entrez dans ces bois sombres du Grand Nord canadien, et laissez-vous charmer par des histoires de bûcherons et de chercheurs d’or, parfaites pour s’imprégner de l’ambiance hivernale.

Tout commence lorsque Stephen, pasteur, revient dans son village natal, Sawgamet, pour veiller sa mère mourante. L’hiver approche, les souvenirs affluent : ceux de toute une communauté d’hommes et de femmes durs au mal, capables d’affronter des températures extrêmement rigoureuses pour construire un village de leurs propres mains. Parmi eux, son grand-père, figure majestueuse et rusée, hantée par les esprits et les fantômes qui rôdent dans les bois. Zentner ne choisit pas pour autant, dans ce premier roman, d’idéaliser la vie de ses personnages ; au contraire, le drame n’est jamais loin, les morts non plus, et certaines scènes (les cadavres d’un père et de sa fille pris sous les glaces, un couple se transformant en cannibales…) sont vraiment glaçantes. Pourtant, sous des dehors morbides, une étrange beauté affleure souvent, car la nature, sauvage et mystérieuse, même porteuse de désespoir, regorge de merveilles. L’auteur décrit magnifiquement les paysages glacés et la fascination qu’ils peuvent exercer… par le biais des quallupilluits, séduisantes sirènes venues du froid voisinant avec des caribous qui savent où se cachent les pépites d’or géantes. Un (sombre) conte de fées très réussi. Envoûtant.

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