Littérature étrangère

Katharina Volckmer

Wonderfuck

Chronique de Alexandra Villon

Librairie La Madeleine (Lyon)

Katharina Volckmer s’est fait connaître en 2021 avec Jewish Cock, premier roman où une jeune femme déversait, dans un monologue frénétique et décapant, son dégoût enragé pour sa féminité mêlé à celui d’être née allemande. On retrouve dans Wonderfuck la même verve assassine qui vient titiller la bienséance et le même sens de la formule volontiers transgressive à travers Jimmie, jeune homme d’origine sicilienne exilé à Londres, qui compense un manque cruel d’amour-propre par une imagination et un appétit sexuels débordants. Jimmie travaille dans un centre d’appel traitant les réclamations d’une agence de voyages. Il écoute les doléances absurdes de touristes mécontents, désœuvrés par l’écho de leur propre solitude. Et Jimmie, fuyant la monotonie des heures, n’y va pas de main morte, se laissant aller aux commentaires les plus inconvenants. Un portrait drôle, acide et sans filtres du monde du travail uniformisé et des vacuités contemporaines.

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