Chronique L’Âge d’or de Roxanne Moreil et Cyril Pedrosa

- Roxanne Moreil et Cyril Pedrosa
- Coll. «Aire libre»
- Dupuis
- 07/09/2018
- 0 €
46 libraire(s)
- Marie-Aube Ruault de La Carline (Forcalquier)
- Claire Rémy de Maupetit (Marseille)
- Marie Michaud de Gibert Joseph (Poitiers)
- Sophie Todescato de Les Temps modernes (Orléans)
- Agnès Le Jallé de Contact (Angers)
- Michèle Germain de ParChemins (Saint-Florent-le-Vieil)
- Cécile Laxalt de Elkar (Bayonne)
- Catherine Ohanessian de La Page Suivante (Lyon)
- Laurent Bojgienman de Nouvelle (Asnières-sur-Seine)
- Mélanie Mignot de Le Grand Cercle (Éragny-sur-Oise)
- François-Jean Goudeau de IUT La Roche-sur-Yon (La Roche-sur-Yon)
- Samuel Vidal de Maison du livre (Rodez)
- Marianne Kmiecik de Les Lisières (Villeneuve-d'Ascq)
- Dewi Guyader de Mots et images (Guingamp)
- Stéphane Quero de La Librairie Le BHV Marais (Paris cedex 4)
- Élodie Raymond de Charlemagne (Toulon)
- Stéphanie Quentin de MEDIATHEQUE EPERNAY (EPERNAY CEDEX)
- Simon Roguet de M'Lire (Laval)
- Jérémie Banel de Libertalia (Montreuil)
- Magalie Kergosien de Le Matoulu (Melle)
- Florence Reyre de Du côté de chez Gibert (Paris)
- Audrey Dubreuil de Ellipses (Toulouse)
- Céline Chambon de La Mude (Bessines)
- Delphine Menez de Vauban (Maubeuge)
- Laura Barbry de Le Failler (Rennes)
- Perrine Thierrée de Tiers temps (Aubenas)
- Emilie Druilhe de La Flibuste (Fontenay-sous-Bois)
- Isabelle Digailliez de L'Oiseau Lire (Visé)
- Camille Clerc de du Cours (Lyon)
- Valérie Simonnot de La Boîte de Pandore (Lons-le-Saunier)
- Valérie Schopp de L'Arbre à mots (Rochefort)
- Emmanuel Vacher de L'Affranchie (Lille)
- Nathalie Baylac de Les Nouveautés (Paris)
- Audrey Andriot de Jonas (Paris)
- Suzanne Varol de Nouvelle (Asnières-sur-Seine)
- Aurélie Bouhours de Au temps des livres (Sully-sur-Loire)
- Honorine Coubard
- Alexandra Villon de La Madeleine (Lyon)
- Nathalie Jakobowicz de Le Phare (Paris)
- Alexandra Nutte de Chroniques (Cachan)
- Dolly Choueiri de Des gens qui lisent (Sartrouville)
- Alice Rüest de La Mécanique des Mots (Plouasne)
- Jessica Viaud de Les Fringales Littéraires ()
- Précilia Ogeron de L'Antidote (Parthenay)
- Laurence Grivot de Au moulin des lettres (Epinal)
- Joachim Floren de Le Matoulu (Melle)
Claire Rémy Librairie Maupetit (Marseille)
Tout commence comme une chanson de geste dans la plus pure tradition médiévale avant de développer un puissant conte social. Cyril Pedrosa, accompagné de Roxane Moreil, révolutionne les codes du genre pour nous entraîner dans une épopée haletante.
On avait quitté Cyril Pedrosa en tant qu’auteur complet il y déjà trois ans avec Les Équinoxes (Dupuis), épaisse et gracieuse bande dessinée sur la solitude des humains face à un monde trop grand pour eux. Avant cela, il y eut l’inoubliable Portugal (Dupuis) et le poignant Trois Ombres (Delcourt). Il nous revient cet automne accompagné de Roxanne Moreil, pour nous entraîner dans la première partie de l’imposante quête de L’Âge d’or. Alors que tous les nobliaux alentours se pressent à la cour pour assister aux funérailles du Roi et au couronnement de sa fille héritière, cette dernière, Tilda, se voit condamnée à l’exil par le coup d’État de son frère, bien trop jeune pour que les manigances ne viennent pas de plus haut. Elle sera accompagnée dans sa fuite par deux nobles chevaliers, Tankred et Bertil, bien décidés à l’accompagner dans toutes les épreuves. La première d’entre elle, c’est sa santé fragile accentuée par une profonde blessure à l’épaule infligée par ses poursuivants. Dès lors, ses évanouissements se soldent par des hallucinations plus vraies que nature tandis que du sang coule de ses yeux ou de ses mains sans raison. Je ne peux aller plus loin de crainte de trop vous en dévoiler de cette intrigue rapidement addictive, si ce n’est que L’Âge d’or, le fameux, n’est peut-être pas la légende que tout le monde croit. Ça ne vous aura pas échappé, sans être totalement inversés, les codes ici sont chamboulés par l’obtention du rôle-titre de cette épopée par une femme, courageuse et pugnace. Le féminisme dans cette histoire ne s’arrête pas là, comme en témoigne cette communauté de femmes qui recueillera nos héros et qui préfère vivre cachée que subir la violence des hommes. Si l’égalité des sexes passe par l’accès à la guerre pour toutes et tous, ne vaut-il pas mieux rester en retrait ? La sociologie, voire la politique, se mêlent aussi à la quête initiale avec cette histoire d’âge d’or. Un monde où « La nature à tous a donné même forme Et réchauffe chacun de la même chaleur. Nous suivons avec raison son inclination Pour donner mêmes avantages à nos semblables Qui sont nos frères. » est-il parfaitement utopique ou le peuple peut-il se soulever pour ses idéaux et renverser le système en place ? Toute ressemblance avec des batailles idéologiques actuelles entre ancien et nouveau monde n’est pas complètement fortuite et nous donne à penser que comme dans la mode, tout n’est qu’un éternel recommencement, du Moyen Âge à l’ère du capitalisme-roi. Ce scénario vous semble fichtrement alléchant et prometteur ? C’est normal et de surcroît, vous n’avez peut-être pas encore vu les illustrations aux chaudes couleurs toutes en transparence de Pedrosa. Elles justifient à elles-seules de se laisser tenter par la révolution !