Polar

A.S.A. Harrison

La Femme d’un homme

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photo libraire

Chronique de Virginie Lannoy

Librairie Le Bateau Livre (Lille)

On lit d’une traite, même si c’est au prix d’une nuit blanche, cet excellent thriller psychologique, qui prend pour motif de départ une banale histoire d’adultère et s’enfonce, page après page, dans l’horreur la plus absolue.

Le roman se compose de chapitres courts, qui donnent alternativement la parole aux deux personnages principaux, Jodi et Todd. La première est femme au foyer, mais elle a ouvert chez elle un cabinet où elle exerce à son compte le métier de psychologue. C’est pour elle une façon de se sentir utile, tout en jouissant de son temps libre pour se promener, courir, s’occuper de son intérieur, cuisiner et penser à Todd, son mari depuis vingt ans, qu’elle continue d’attendre tous les soirs avec la même impatience qu’au début de leur mariage. Todd… Todd travaille sans cesse, Todd sort beaucoup avec ses amis, Todd flirte avec sa secrétaire et entretient une liaison avec la fille de son meilleur ami. Et Todd n’est plus satisfait de sa vie conjugale. Il ne sait pas exactement à quand remonte cette insatisfaction, mais, petit à petit, le confort et la sérénité que lui apportait sa femme se sont transformés en rejet. Violent. Le malaise grandit. Le couple résiste encore, mais Todd a du mal à gérer de front sa vie de couple et sa relation adultère. Sa maîtresse tombe enceinte, le père de celle-ci, meilleur ami de Todd, menace de tout dévoiler à Jodi. Dès lors, la tension ne cessera de monter. Depuis longtemps, et dans le seul but de sauver son couple, Jodi a décidé de passer sur les passades et les infidélités plus ou moins graves de son mari. Mais cette fois, comment réagira-t-elle en comprenant que cette histoire d’amour est vraiment sérieuse ? Écriture subtile, tension progressive, personnages glaçants… Malgré une intrigue assez simple, La Femme d’un homme se montre d’une redoutable efficacité narrative. Le roman a été en tête des meilleures ventes du New York Times pendant plus de soixante-dix semaines, ce qui est plutôt un bon présage. Il sera bientôt traduit dans une vingtaine de langues et est en passe d’être adapté au cinéma par l’actrice Nicole Kidman.

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