Polar

Brigitte Aubert

La Mort au Festival de Cannes

Chronique de Jean-Marie David-Lebret

Librairie Lo Païs (Draguignan)

Après La Mort des bois et La Mort des neiges (Points), Brigitte Aubert remet à l’honneur son héroïne favorite, Élise Andrioli, sorte de Miss Marple en fauteuil roulant.

Dans son malheur – tétraplégique, muette et aveugle depuis un attentat –, Élise savoure sa joie de participer au Festival de Cannes. Il y a quelques années, elle s’est retrouvée liée à un sordide fait divers de meurtres d’enfants. Ses aventures ont donné lieu à un roman puis à un film avec Jodie Foster et Whoopi Goldberg. Non seulement le film est sélectionné pour le Festival, mais on lui propose également de faire partie d’un jury. Malheureusement, un assassin rôde au milieu des festivaliers. Il sème la mort de façon brutale et semble privilégier l’entourage d’Élise. Le capitaine Kevin Isidore patauge dans son enquête et Élise manque de se noyer… Brigitte Aubert joue malicieusement avec les codes du roman de terreur et manie l’humour noir pour mieux désamorcer le tragique. La perception réduite de l’héroïne limite les informations auxquelles le lecteur a accès. Le suspense fonctionne à fond. Ce roman donne aussi l’occasion à son auteur – Brigitte Aubert travaille dans le milieu du cinéma à Cannes – de délivrer des bons mots, des réflexions sur le cinéma en général, la ville de Cannes et son festival, « le plus grand raout alcoolisé de la planète. Le royaume des pancréatites aiguës ».

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