Littérature étrangère

Anthony Horowitz

Moriarty

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Chronique de Jean-Marie David-Lebret

Librairie Lo Païs (Draguignan)

Souvenez-vous… 1891, Sherlock Holmes tente de porter un coup fatal à l’organisation criminelle que dirige le Pr Moriarty. Au cours d’un duel, les deux hommes tombent dans les chutes de Reichenbach, en Suisse.

Sherlock Holmes est déclaré mort, même si on ne retrouve pas son corps. Quant à Moriarty, on repêche son cadavre. En se rendant sur place, l’inspecteur Jones, de Scotland Yard, rencontre Frederick Chase, un détective privé new-yorkais de l’agence Pinkerton. Ce dernier lui apprend que Moriarty était sur le point de conclure une alliance avec Clarence Devereux, un chef de la pègre décidé à étendre ses activités au-delà des États-Unis. Jones retrouve un message dans la doublure de la veste du cadavre. C’est l’invitation de Devereux à rencontrer Moriarty dans un café. La rencontre doit avoir lieu quelques jours plus tard… Chase et Jones décident d’unir leurs forces. Commence alors une traque sans relâche. Ils remonteront lentement la piste, évoluant en eaux troubles. La vérité éclatera-t-elle sur les circonstances de la disparition de Moriarty et celle de son ennemi Sherlock Holmes ? Sollicité en 2011 par les héritiers de Conan Doyle dans le but de faire revivre le détective, Anthony Horowitz, connu pour ses nombreux romans en littérature jeunesse et ses scénarios, s’était acquitté honorablement de cette tâche. Avec La Maison de Soie (Le Livre de Poche), il avait su rester fidèle à l’esprit de l’œuvre originale, tout en se distinguant de Doyle par ses descriptions plus poussées. En faisant débuter son nouveau roman Moriarty là où s’achève Le Dernier Problème, avec la « mort » de Sherlock Holmes, Horowitz s’exonère des contraintes des personnages. Il choisit une voix autre que celle de Watson : Chase. Et Jones, personnage qui apparaît dans Le Signe des quatre, rappelle Sherlock Holmes. Mais rassurez-vous, pour lire Moriarty et apprécier les références au Canon, il n’est pas nécessaire d’être un fin connaisseur du personnage de Doyle. Horowitz rend un bel hommage au plus célèbre de tous les méchants de la littérature.

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