Littérature étrangère

Kay Dick

Eux

Chronique de Jean-Marie David-Lebret

Librairie Lo Païs (Draguignan)

Kay Dick est un nom presque oublié aujourd’hui, mais au milieu du XXe siècle, cette écrivaine était au cœur de la scène littéraire londonienne. Son avant-dernier roman, Eux, écrit en 1977 mais redécouvert en 2022, est un conte dystopique, court, épuré, très différent de ses autres œuvres. Au gré de neuf chapitres, le roman dépeint un monde où l’on exècre l’émotion, l’art, l’amour, la subversion. Des pilleurs parcourent les campagnes anglaises dans le but de détruire toutes les œuvres d’art qu’ils dénichent. Punissant les artistes et les intellectuels qui apparaissent comme des dissidents, ils surveillent également les célibataires et les couples sans enfants. La narratrice qui vit sur une plage de la côte du Sussex est le témoin de cette purge et des exactions commises. Le roman de Kay se lit comme une séquence de rêve étrange et inquiétant. On pense évidemment à Fahrenheit 451 de Bradbury et 1984 d’Orwell. Déconcertant mais bluffant.

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