Littérature étrangère

Emi Yagi

Journal d’un vide

Chronique de Marie-Ève Charbonnier

Librairie Paroles (Saint-Mandé)

Nous sommes au Japon. Madame Shibata travaille dans une entreprise qui gère la production de tubes en carton. Ce travail de bureau classique procure à cette femme très diplômée la quiétude qu’il lui faut. Quiétude seulement perturbée par les tâches ménagères qui semblent lui incomber de façon « naturelle » puisque tous les hommes qui l’entourent lui demandent constamment de faire le café, débarrasser les cendriers vides ou laver les tasses sales. Jusqu’au jour où elle trouve un remède imparable : une grossesse. L’odeur du café et de la cigarette lui donne la nausée. C’est comme ça qu’elle est tombée enceinte dit-elle ! On va alors la suivre au gré des chapitres qui correspondent aux différents stades de développement du fœtus. Le choix de la première personne donne toute la subjectivité qu’il faut au récit pour être sur un fil permanent et instiller le doute : enceinte ou pas enceinte ? Un roman amusant qui, l’air de rien, interroge sur des questions essentielles.

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