Littérature française

Éric Paradisi

Blond cendré

photo libraire

Chronique de Margaux Henin

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Blond cendré n’est pas un livre de plus sur la déportation et sur Auschwitz. Ce roman, entre songe et réalité, est une célébration de l’amour et de la vie.

L’histoire d’amour d’Alba et Maurizio ne se déroule malheureusement pas à la bonne époque. Étudiante et résistante, elle défend farouchement la liberté de penser tout en croyant à un avenir plus brillant pour les femmes. Lui est un jeune coiffeur juif qui ne jure que par la beauté de la chevelure féminine et, surtout, par le blond cendré de celle qu’il aime d’un amour unique. La guerre qui les a fait se rencontrer et s’aimer… va les séparer. Maurizio est déporté à Auschwitz et découvre, de l’intérieur, les atrocités commises par les nazis. Il ne devra sa survie qu’à ses mains expertes et au portrait d’Alba qu’il garde contre son cœur. « À Auschwitz il n’y avait qu’une seule couleur, murmura-t-il, celle de la cendre. » Flor, sa petite-fille à la chevelure blond cendrée, connaît tout du passé de Maurizio. Dans un ultime sursaut de vie, elle décide de raconter cette histoire, son histoire, à son fiancé. « C’est peut-être ça l’amour, quelque chose qui t’oblige à vivre. » Il se dégage de Blond cendré une finesse, une sensualité et une poésie bouleversantes. Éric Paradisi nous raconte l’Histoire avec comme personnages principaux l’amour et la mort. Un grand et beau roman.

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