Littérature française

Emmanuel Venet

La Lumière, l'encre et l'usure du mobilier

Chronique de Stanislas Rigot

Librairie Lamartine (Paris)

Un abécédaire de A, comme auberge, à Z, comme Zweig, qui débute en compagnie d'un certain Sigmund Freud, qui se termine en sa joyeuse compagnie, le tout sous le patronage d'un titre provenant d'une de ses lettres. Résumé ainsi à la hache, le nouveau livre d'Emmanuel Venet pourrait agiter l'épouvantail de l'exercice de style alors qu'il nous offre une promenade en littérature des plus savoureuses. Et si chaque chapitre est un récit en soi, les vingt-six finissent par se conjuguer pour former un tout, oscillant entre l'intime (les bribes d'enfance où la poésie se dispute à l'humour ; l'évocation de l'amour crucifiant avec l'inoubliable Laure ; Lyon, la ville natale au merveilleux brouillard) et ce qui ressemble à une entame de panthéon (la sorte de religion laïque initiée à son corps défendant par Rimbaud, Kafka et la honte, le X et Perec…) ou l'ancrage de son métier de psychiatre. L'érudition y est joyeuse, incitatrice, vivifiante. Un festin.

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