Littérature française

Gabriella Zalapi

Antonia

Chronique de Stanislas Rigot

Librairie Lamartine (Paris)

Avec l’étonnante photographie (mais que font vraiment ces gens ?) qui orne sa couverture, le moins que l’on puisse dire est qu'Antonia intrigue. L’entame du livre entretient le mystère avec son alternance de photographies et de bribes de récit émanant d’un journal intime, celui d’Antonia, femme mariée qui, sous le soleil de Palerme, sombre chaque jour un peu plus dans un mariage décevant jusqu’à ce qu’elle plonge dans son histoire familiale via des documents dont elle a hérité. Or Antonia s’avère être un brillant trompe-l’œil et cache un premier roman, celui d’une artiste plasticienne qui va littéralement mettre en scène le cheminement de son héroïne vers l’émancipation grâce, entre autres, à son audacieux dispositif d’images sur lesquelles viennent tour à tour ricocher et se dissoudre les sentiments de son personnage principal ainsi que ceux de son lecteur. Ce récit gagne, avec une aisance confondante, ses galons de livre habité voire hanté.

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