Jeunesse

Marawa Ibrahim

Mon corps qui change

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photo libraire

Chronique de Hélène Deschère

Librairie Récréalivres (Le Mans)

La puberté est une étape cruciale, inévitable et souvent effrayante. Il était temps qu’un livre propose de l’aborder de manière joyeuse, réaliste et sans tabous. Un livre pour apprendre à connaître son corps et à l’aimer.

En cinquante chapitres, les deux auteures, Marawa Ibrahim et Sinem Erkas, abordent frontalement les changements sur et dans les corps des filles, dus à la puberté. Ce qui peut faire peur (l’arrivée des règles, les boutons), ce qui peut être gênant (les mycoses, la transpiration) et ce qui est essentiel de connaître (le vagin et le clitoris), entre autres, rien n’est laissé de côté. La démarche est simple mais nécessaire. Dans la posture de la grande sœur, Marawa Ibrahim raconte son vécu. Elle ne cache rien des moments gênants vécus, des angoisses, des doutes, des douleurs. Ni, évidemment, de tout ce qui est positif dans cette transformation. Ce guide, si ingénieux, n’a qu’un seul but : dédramatiser et proposer des solutions simples ou des pistes pour vivre au mieux sa puberté, faire de son corps un ami et réussir à être soi, sans pression. Les textes, courts mais qui reprennent les fondamentaux, sont accompagnés d’illustrations, photos, collages très pop art, vitaminés, originaux et décomplexés. Ici, on montre que tous les vagins sont différents, que la transpiration est normale et même souhaitable, que tout le monde a des vergetures et qu’on fait ce qu’on veut avec ses poils. Le corps est un outil formidable et pourtant souvent décrié. Il est trop ceci ou pas assez cela. Mais c’est grâce à lui qu’on respire, qu’on peut courir, tenir sur ses jambes, dormir, comprendre, apprendre et réfléchir. Et ce guide nous le rappelle. Il est à mettre entre toutes les mains. Car, même s’il est clairement à destination des filles, laisser la possibilité aux garçons de comprendre comment le corps féminin fonctionne paraît le meilleur moyen pour avancer vers un respect mutuel. Et faisons nôtre la maxime des deux auteures précisée en quatrième de couverture « la connaissance, c’est le pouvoir » !