Littérature française

Anne Guglielmetti

Les Pierres vives

Chronique de Betty Duval-Hubert

Librairie La Buissonnière (Yvetot)

Ce roman est un bijou littéraire, d’une beauté ample et prégnante. On y savoure le silence qui règne au cœur de la forêt d’Ouche, en Normandie, au sein d’une abbaye bénédictine au xie siècle. L’art de l’enluminure et l’architecture sont convoqués comme autant de pierres vives et silencieuses patiemment posées, taillées, ciselées, afin de permettre aux esprits de s’élever, de grandir dans le respect de la connaissance et de la foi. La foi en Dieu mais aussi en l’autre, celle qui passe par la transmission du savoir et des apprentissages. L’abbé Mainier a ainsi recueilli le jeune Sigéric, orphelin, devenu malgré lui son protégé. Prédestiné à accomplir de grandes œuvres enluminées, il tente d’abord de fuir un passé funeste et sauvage. Sigéric (Benoît de son prénom de novice) côtoie alors la beauté et le silence, rongé par une exaltation intérieure, une envie débordante de vivre. Il est sans cesse partagé entre le désir de réclusion et la fuite. Plus qu’un roman initiatique, Les Pierres vives parle d’humanisme et d’amitié indéfectible.

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