Littérature française

Nathalie Kuperman

Les Raisons de mon crime

photo libraire

Chronique de Catherine Florian

Librairie Violette and co (Paris)

« Écrire, c’est inventer ce qui existe. » C’est par cet oxymore et une mise en abyme (une femme écrit l’histoire d’une autre femme) que l’auteur nous plonge dans une dure réalité sociale. Marianne retrouve, à l’occasion d’un enterrement, sa cousine germaine, Martine, dont elle n’avait plus de nouvelles depuis des années. Quel choc ! Elles sont devenues si différentes alors que le même sang coule dans leurs veines. Elle avait, enfant, follement aimé – avec un brin de masochisme – cette cousine qui la fascinait et la martyrisait, une aînée délurée, belle, dominatrice. Mais à présent, elle vit dans un réduit, s’alcoolise dès le matin et affiche des idées d’extrême droite. La narratrice entreprend d’écrire un livre sur Martine. Marianne est alors progressivement absorbée par le récit familial où dominent les violences, les abus, l’alcool puissant et destructeur. Elle se met aussi à en consommer régulièrement et se rapproche de sa cousine qui lui paraissait appartenir à un autre monde. Ainsi, au-delà des préjugés, du mépris, de la honte, Marianne-Martine parvient à dire l’amour.

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