Chronique Le Parrain de Katmandou de John Burdett

- John Burdett
- Traduit de l’anglais par Thierry Piélat
- Coll. «Coll. « Sang d’Encre »»
- Presses de la Cité
- 12/05/2011
- 395 p., 21.50 €
1 libraire(s)
- Jérôme Dejean de Lamartine (Paris)
DEJEAN JÉRÔME, Librairie SAURAMPS, Montpellier
Après Bangkok 8, Bangkok Tatoo et Bangkok psycho voici… Katmandou ! C’est le quatrième volume à mettre en scène l’inspecteur de la police royale de Thaïlande.
C’est un peu comme avec la seconde éruption d’un volcan islandais, le nom devient plus facile à prononcer. Pour les amateurs de John Burdett, le nom du réalisateur lauréat de la Palme d’Or de Cannes 2010, Apitchatpong Weerasethakul, n’était qu’une formalité. En effet, voici déjà la quatrième aventure de Sonchaï Jitpleecheep, inspecteur de la police royale thaïe de Bangkok ! Cette fois, le facétieux auteur britannique nous entraîne dans une double en quête, celle du sordide meurtre rituel d’un riche réalisateur d’Hollywood, et celle d’un trafic d’héroïne entre Népal et Thaïlande… dans lequel notre inspecteur n’est pas blanc comme neige. Il vient de perdre son fils dans un accident, et sa femme l’a quitté pour se faire nonne dans un temple. Il boit trop, abuse de substances illicites, bref, il semble en complète perdition. Présenté ainsi, ça a un côté dépressif au dernier degré. C’est sans compter l’humour et le sens du décalage de Burdett. Il réussit à mélanger les genres et les ambiances avec brio, à tel point que le voyage au bout de l’enfer se drape de spirituel, de sensualité et d’une bonne dose de dérapages toujours contrôlés. Notre héros va devoir survivre à un périple au cœur des ténèbres, et il y a des chances pour que le lecteur en redemande.