Littérature étrangère

Peng Shepherd

Le Livre de M

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Chronique de Jérôme Dejean

Librairie Les Traversées (Paris)

Le premier roman de Peng Shepherd respecte les conventions familières des contes post-apocalyptiques : points de vue multiples, flash-back sur la vie d'avant, raids sur des magasins abandonnés pour s'approvisionner, batailles avec des gangs itinérants et des seigneurs de guerre, fragilisation de la communauté, le refuge qui n'est pas si sûr au final, le pèlerinage à travers le pays vers un endroit qui promet des réponses (La Nouvelle-Orléans)... Ce qui distingue Le Livre de M, outre son écriture plaisante et le rythme habile de l’auteur, c'est la nature de l'apocalypse elle-même. À partir d'un seul cas en Inde, un fléau se répand dans le monde entier. Les victimes perdent d'abord leur ombre, puis leurs souvenirs s’effacent progressivement. Cette idée, qui n’est pas sans rappeler Peter Pan, est un fabuleux contre-point poétique face au chaos. Et si la réalité elle-même en venait à être altérée? Un récit qui réserve donc de très belles surprises.

 

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