Littérature étrangère

Larry Fondation

Dans la dèche à Los Angeles

photo libraire

Chronique de Jérôme Dejean

Librairie Les Traversées (Paris)

Les éditions Fayard poursuivent leur salutaire entreprise de traduction de l’œuvre de Larry Fondation. Une nouvelle fois, la prose enfiévrée de l’écrivain américain fait merveille. Le titre de son livre, Dans la dèche à Los Angeles, se réfère au texte de George Orwell qui décrivait son expérience de clochard à Paris et Londres dans les années 1920. Depuis plusieurs années, Larry Fondation s’emploie à rendre compte du quotidien des laissés-pour-compte de l’Amérique. Médiateur de quartier, il a choisi la ville la plus emblématique de la côté Ouest, celle où il vit et travaille, celle qu’il connaît et observe sans relâche. Si dans ses deux précédents livres, il décrivait l’asphalte et sa population de petites frappes, toxicos, prostituées, paumés en tous genres, il s’attache cette fois à dresser les portraits d’anges déchus. Larry Fondation peint un paradis perdu, dont les anges ont pour noms Fish, Soap et Bonds… clochards célestes rescapés de l’enfer. Nous sommes en 1994, la terre tremble en Californie et le quotidien, assurément amer et désespéré, est toutefois rempli d’une soif de vivre époustouflante. « Nous savons que rien ne ressemble à nos rêves. Mais, au bout du compte, rien n’est jamais rien. Tout compte. »

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