Beaux livres

Bernard Chenez

Journal sans heures

photo libraire

Chronique de Nadège Badina

Librairie Le Square (Grenoble)

Bernard Chenez préfère l’épure au vain bavardage. Un précepte qu’il applique fidèlement de livre en livre, comme en témoigne cet adage personnel : « Un mot. Un signe. Un trait. Plus, c’est un mensonge. » Journal sans heures flirte avec les paradoxes et embrasse les ambiguïtés. Au premier abord, on le croit drôle. Puis on se rend compte qu’il est surtout intimiste. Bernard Chenez raconte que, lorsque l’angoisse de la page blanche le guette, il sort chercher l’inspiration au détour d’une ruelle parisienne, à la rencontre des femmes… femmes qu’il suit au-delà du lac Baïkal, femmes qu’il sublime dans ses esquisses voluptueuses, teintées de Matisse, de Sempé, de Giacometti et toujours insolites, femmes qu’il perd au milieu de réflexions aussi mélancoliques que malicieuses sur le temps qui passe. Ni pudibond, ni provocant, il célèbre la femme charnelle en rendant hommage à l’artiste impétueux. Exquis !

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