Chronique Histoire du lion Personne de Stéphane Audeguy

- Stéphane Audeguy
- Coll. «Coll. « Fiction & Cie »»
- Seuil
- 18/08/2016
- 192 p., 17 €
7 libraire(s)
- Jean-Luc Aubarbier de Lire en Majuscule (Sarlat-la-Canéda)
- Nathalie Claudel de La Compagnie des livres (Vernon)
- Sophie Todescato de Les Temps modernes (Orléans)
- Bénédicte Cabane de des Danaïdes (Aix-les-Bains)
- Marion Pinvin de Sauramps (Montpellier)
- Hugo Latreille de Nouvelle (Asnières-sur-Seine)
- Aline Bailliet de Françoise Giroud (Colombes)
Bénédicte Cabane Librairie des Danaïdes (Aix-les-Bains)
Stéphane Audeguy s’attache à la destinée d’un lion qui vécut une dizaine d’années à la fin du XVIIIe siècle, époque charnière ainsi décrite : « l’Ancien Régime disparaît ».
Ce lion naît en 1786 au Sénégal. Il est baptisé Kena (en français : « Personne ») par le jeune garçon noir qui le prend en charge le premier. « Personne », parce que, comme son maître, il n’est rien (c’est d’ailleurs l’étymologie première du mot ken). Comme le dit si bien Stéphane Audeguy, « il y a une indignité à parler à la place de quiconque ». S’ensuit une vie riche (mais subie) pour un lion. Il va voyager, faire des rencontres, nouer des amitiés… Les différents maîtres de Personne nous permettent d’observer l’Histoire, et, à travers ce destin qui semblerait anecdotique de prime abord, l’auteur parle de sujets universels et intemporels, comme l’esclavage, les colonies, le racisme, la lutte des classes, les inégalités, l’homosexualité, la philosophie des Lumières… Tout cela teinté d’une douce mélancolie. C’est la fin de l’Ancien Régime, certes, mais au final, rien ne semble avoir changé. Les cahiers de doléances pourraient être remplis des mêmes demandes. Et Personne, symbole de cet avenir qui aurait pu être meilleur, ce lion auquel le lecteur s’est attaché peu à peu, se meurt.