Littérature étrangère

Monte Schulz

Sur l’autre rive du Jourdain

photo libraire

Chronique de Michel Edo

Librairie Lucioles (Vienne)

Illinois 1929. Le jeune Alvin vient de passer un an dans un sanatorium, et devant l’imminence d’une rechute de sa tuberculose, il préfère s’enfuir de la ferme familiale plutôt que de retourner dans un de ces mouroirs.

Coup de chance, ce jeune fils de paysan tombe sur Chester, un gars à la coule qui se balade dans sa belle voiture, escroque, trafique, cambriole… Il accepte de le prendre comme associé. Sur la route, ils rencontrent Rascal, nain érudit et mythomane qui en a marre de ses petites habitudes casanières, et qui fuit une tante détestable. Leur périple à trois, fait d’escales dans des banques et d’activités prohibées par la morale, vire à l’équipée sauvage lorsqu’ils se rendent compte que Chester est un corrupteur de jeunes femmes doublé d’un tueur psychopathe. Devenus les complices malgré eux des exactions de Chester, ils n’ont d’autre choix que de le suivre. À bord de la Packard Six, ils vont être les observateurs d’une Amérique gangrénée par l’alcool, la misère, la violence, en un mot au bord du chaos. Monte Schulz, qui n’est autre que le fils de l’inventeur des inoubliables Peanuts, a su créer des personnages forts en gueule, hâbleurs, des despérados à l’ancienne non dénués d’ironie. Ils sont, tout au long du roman, sur le fil de la lame, échappant pour l’instant aux foudres de la loi et se moquant éperdument du lendemain.

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