Polar

Cécile Cabanac

La Petite Ritournelle de l'horreur

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Chronique de Ophélie Drezet

Librairie La Maison jaune (Neuville-sur-Saône)

Pour son troisième polar, Cécile Cabanac choisit d’explorer, au travers d’une enquête palpitante menée par son duo de policiers toujours aussi attachant, le monde des services sociaux et leurs manquements.

Imaginez : vous voulez acheter une petite maison rustique abandonnée, au fond des bois, pour la retaper afin qu’elle devienne belle et spacieuse ; vous faites vos travaux et là, coup de pioche mal placé, un corps d’adolescent, puis deux, puis trois tombent du mur. Ils y étaient encastrés depuis quelques semaines. C’est ce qui arrive à Pio, un homme sans histoires. Rapidement, le bruit des gyrophares déchire la nuit, nous retrouvons la commandante Virginie Sevran et son associé Pierre Biolet (un duo complice et efficace). De vieux dossiers d’enfants disparus remontent à la surface. Rapidement surnommée la « maison de l’horreur », cette bâtisse appartenait à un couple, les Duflot, à qui les services sociaux confiaient régulièrement des enfants. Mais les meurtres sont récents et les deux vieux sont pour l’un mort, pour l’autre en maison de retraite. La presse s’empare rapidement de cette affaire et toute l’équipe de la commandante est aux abois. Mais l’enquête n’est pas aussi simple qu’il y paraît et rien n’est épargné aux policiers : nous découvrons ainsi un système qui abandonne les enfants, ferme les yeux sur les maltraitances, les disparitions et ne punit jamais les coupables. Véritable plongée dans les pires recoins de l’âme humaine, ce roman est construit à partir des points de vue de personnages très différents, développés dans des chapitres courts et puissants. Nous retrouvons avec plaisir les personnages de l’équipe d’enquêteurs créés pour Des poignards dans les sourires et Requiem pour un diamant (Fleuve et Pocket). Une chose est certaine, cette enquête mouvementée à l'atmosphère angoissante, trépidante et palpitante vous tiendra éveillé toute la nuit !