Littérature étrangère

Gabriel García Márquez

Nous nous verrons en août

✒ Ophélie Drezet

(Librairie La Maison jaune, Neuville-sur-Saône)

Depuis 2004, le grand écrivain colombien n’avait plus publié de fiction. Rongé par des pertes de mémoire jusqu’à sa mort en 2014, il travaillait sur un projet de roman constitué de cinq récits autonomes sur les « amours des personnes âgées », avec pour personnage récurrent Ana Magdalena Bach. Un seul a été achevé et c’est celui-ci que nous lisons avec délice, comme un point final à l'œuvre de ce géant. Et l’émotion qui s’empare du lecteur à la découverte du texte est inévitable. La mort, la vieillesse, la chair, l’amour : quel délice de retrouver les thèmes chers à Gabriel García Márquez. Et son attention aux sentiments, aux discrets détails qui dirigent les relations entre les humains nimbent chaque phrase du texte ; la vivacité des émotions est sublimée, tout comme les troubles fugaces, invisibles qui décident parfois de la destinée d’une vie humaine, de la saveur qu’elle possède et des grands tsunamis que nous sommes capables de provoquer. C’est sur ces questionnements que le maître aura tiré sa révérence.

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