Vingt excellentes nouvelles en 107 pages poignantes et drolatiques. Un tour à bicyclette à ne surtout pas manquer.

Que les lecteurs qui aiment les nouvelles et les tiennent pour une forme littéraire à part entière se jettent sur le nouveau recueil de Sergi Pamiès, il leur procurera le plaisir unique et rare de lire un auteur particulièrement virtuose dans ce genre de matière, comme en témoigne avec force cette Bicyclette statique. Et que ceux qui, jusqu’à présent, ont été peu enclins à apprécier ce type de fiction courte fassent un nouvel essai : il y a dans les vingt nouvelles rassemblées dans le recueil de Sergi Pamiès de quoi mettre tout le monde d’accord. L’auteur est au sommet de son art quand il reproduit des concentrés de vies sur quelques pages, en recourant à cette écriture qui mêle jubilation et amertume, sourire et grimace. Les « héros » de Pamiès sont tous, plus ou moins, en délicatesse avec leur vie, et l’on éprouve à leur égard, immédiatement, une empathie profonde du fait de l’espèce de détachement, presque de désinvolture, avec laquelle ils sont traités par l’auteur. Tout à la fois drôles et tristes, banales et étranges, les nouvelles de Pamiès ont ce pouvoir secret de nous toucher à tous les coups et de faire naître en quelques lignes, parfois en une seule phrase, de véritables émotions.