Littérature étrangère

Bonnie Jo Campbell

Il était une rivière

photo libraire

Chronique de Christophe Daniel

Librairie La 25e Heure (Paris)

C’est à une magnifique odyssée que nous convie Bonnie Jo Campbell, celle de Margo, adolescente partie à la recherche de sa mère, doublée d’une ode à la liberté d’une beauté fascinante.

Une rivière, une barque, un fusil et une héroïne inoubliable, Margo Crane, sont les personnages centraux de Il était une rivière. On est dans le Michigan des années 1970. Margo y entretient deux passions : la rivière qui coule devant sa maison, sur laquelle elle n’a de cesse de passer son temps, et le fusil qu’elle manie avec un talent exceptionnel et un plaisir infini. Elle vit seule avec son père depuis que sa mère est partie brusquement un an auparavant. Et puis, sur l’autre rive de la Stark, juste en face, vivent Oncle Cal, Tante Joanna et les cousins de Margo dans un voisinage familial nourri de violence et de haine, qui entraîneront bientôt la mort du père de la jeune fille. Dorénavant, Margo aura pour unique but de remonter la rivière et partir sur les traces de sa mère. L’odyssée obstinée d’une enfant sauvage s’amorce au sein d’un environnement souvent hostile, brutal, parfois plus tendre, odyssée au cours de laquelle le lecteur assiste à la métamorphose de l’enfant en jeune femme. Lyrique et captivante, l’écriture de Bonnie Jo Campbell excelle dans le portrait tout en nuances d’une jeune femme en devenir, de son rapport physique au monde et de l’apprentissage de sa liberté. Une réussite.

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