Littérature étrangère

Gerbrand Bakker

Parce que les fleurs sont blanches

Chronique de Marie Hirigoyen

Librairie Hirigoyen (Bayonne)

Un enfant accepterait-il de vivre les yeux fermés ? Troublante question posée par un auteur néerlandais majeur qui nous bouleverse à nouveau par la ligne claire et pure de sa sensibilité pour dire l’apprentissage du noir. Dans ses romans, la nature, une campagne hollandaise quadrillée de canaux, résonne du silence d’êtres blessés sous de grands ciels pâles. Ici, un père élève ses trois garçons en l’absence de leur mère partie au loin. La blessure est encore vive mais tous tentent de jouer une pantomime du bonheur. Un beau dimanche de printemps, le drame survient. Une sortie de route dans un verger de poiriers en fleurs. L’un d’entre eux restera aveugle. C’est avec une infinie délicatesse que Gerbrand Bakker rend compte de ce surcroît de douleur dans une famille masculine déjà minée par l’abandon, où les trois frères sont écartelés entre la cruauté des épreuves et la foi de leur jeunesse dans le futur qui s’ouvre devant eux.

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