Dans la maison du père

Court mais d'une intensité rare, ce roman d'apprentissage au parfum d’autobiographie se déguste en dansant sur les lignes du temps. Alice est une jeune fille issue d’une famille bourgeoise de Port-au-Prince, éduquée et cultivée. Ses parents tentent pourtant de réprimer ses pulsions et sensations, sa sensualité et ses souvenirs. En elle, deux Haïti se côtoient : l'un riche, l'autre pauvre. Face à la fracture sociale, la danse est pour elle une vibration vitale, imprégnée de rythmes vaudous, avec une gestuelle sans doute provocante. Un jour, elle se fait sévèrement gifler. Quelle est la cause réelle de cette gifle ? Ce texte est une immersion multisensorielle dans un Haïti en pleine révolution, celle des années 1940 : une nouvelle  prise de conscience, langoureuse mais acérée, du théâtre de tragédies qu’est Haïti. Ce roman, vibrant et lancinant, d’où émanent toutes les saveurs et parfums de l’île, pose aussi la question de la place des femmes dans cette réalité.