Littérature française

Agnès Desarthe

L’Éternel fiancé

Chronique de Jean-François Delapré

Librairie Saint-Christophe (Lesneven)

Tout commence par un garçon qui dit à une petite fille, lors du concert de Noël, « Je t’aime parce que tu as les yeux ronds ». Elle lui répond, « Je ne t’aime pas parce que tu as les cheveux de travers ». L’Éternel fiancé, c’est la naissance de la narratrice aux sentiments, grâce à ce petit garçon aux cheveux de travers qu’elle retrouvera, dix ans plus tard, au lycée, et encore après, tout au long de sa vie d’adulte. C‘est aussi un roman sur la musique qui accompagne la narratrice comme un fil rouge, un roman sur le temps qui passe et qu’on ne rattrape pas ou alors pas comme il faut. C’est certainement le roman le plus intime d’Agnès Desarthe, celui où elle se dévoile le plus, mais avec cette pudeur sensible qui sied bien aux grandes auteures. C’est un livre où toute la partition est juste, simple, un roman nostalgique servi par une écriture somptueuse, telle la Madeleine de Proust, qui rappelle à chacun de nous combien l’horloge est implacable.

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