Polar

Alexandre Lenot

Écorces vives

Chronique de Alexandra Villon

Librairie La Madeleine (Lyon)

Alexandre Lenot situe son premier roman au fin fond du Cantal où la nature, malgré la présence des hommes, a su se garder quelques coins insoumis, presque à l’abri des regards et des lois. S’il s’inscrit dans le genre désormais bien connu du roman noir rural, Écorces vives se distingue néanmoins par une plume d’une singularité enivrante. La narration, très originale, fait l’économie des dialogues. Tout se passe en sourdine. L’auteur met en scène une fable sur le vide social rural et sur la haine déclenchée par la méfiance et l’isolement. Son roman est court mais d’une densité rare. Il chante une tragédie des hommes, comme une rumeur grandissante qu’on sent proche d’éclater et de se déchaîner. La nature s’y métamorphose en théâtre où règne un silence de mort, dominé par les regards mauvais d'hommes qui se méprisent. Voilà un vrai bijou de roman noir, féroce, épique et superbe, délivré par une plume virtuose, littéraire et profondément poétique.

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